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LES ARTHROPLASTIES PROTHETIQUES

Nous donnerons notre vision personnelle concoctée avec le temps, partiale, peut-être subjective sûrement et forcément évolutive. Notre spécialité est en effet une des rares à bénéficier en temps réel, parfois un peu trop rapidement, des progrès des biomatériaux, de la tribologie, et des technologies numériques. Il est difficile de dire si demain nous mettrons les mêmes prothèses qu’aujourd’hui. Cette évolutivité de nos implants rend l’analyse clinique difficile, les problèmes après PTH ne survenant que plusieurs années après la primo implantation. Dans notre pratique chirurgicale, il est difficile de proposer une étude randomisée en double aveugle, le train du progrès passant avant que l’on ait des renseignements à long terme.

Néanmoins, il est troublant de constater que malgré l’inflation du nombre de prothèses mises sur le marché, les progrès significatifs depuis les travaux de Charnley et ceux moins connus de R. Ling à Exeter, se résument à trois avancées indiscutables :

-         Le « sans ciment » et en particulier le revêtement des implants par de l’Hydroxyapatite (HA).

-         Les prothèses sur mesure européennes, tenant compte de la partie endo et extra-médullaire de la hanche. Ces prothèses par leur concept sont tout à fait différentes du « fit and fill » américain.

-         Les nouveaux couples de friction métal-métal (différents dans leur approche tribologique de l’ancien couple de Mc Kee Farrar) (10,38), et ceux utilisant la céramique.

I - Planification pré-opératoire

 

La mise en place d’une prothèse totale de hanche doit débuter par une étape essentielle : le planning pré-opératoire.

Ce planning s’appuie sur des documents radiographiques comprenant au moins des clichés des deux hanches de face et de profil en agrandissement à  + 15% et une télémétrie des membres inférieurs debout de face.

En cas de grande inégalité des membres inférieurs, une analyse radiographique du rachis est nécessaire avec et sans compensation de l’inégalité de longueur.

Des jeux de calques prothétiques ou abaques en agrandissement à + 15% fournis par les sociétés de matériel orthopédique sont le complément indispensable de cette planification.

Il faut utiliser la hanche contro-latérale comme référence si elle est saine ; cela permet de choisir la prothèse qui se rapproche le plus de l’anatomie à la fois endo-médullaire mais aussi extra-médullaire

Les renseignements attendus peuvent se décomposer ainsi :   

-          Taille du cotyle et hauteur d’implantation de celui-ci, centre de rotation de la hanche prothétique.

-          Type de prothèse fémorale, angle de coupe du col fémoral et la hauteur de l’ostéotomie cervicale.

-          Correction d’une inégalité de longueur en jouant sur la hauteur de coupe et la longueur du col prothétique.

-          Modification de l’offset et donc de la latéralisation.

-          Epaisseur des corticales et densité osseuse. Cette étude aide au choix ciment/sans ciment .

-          Après analyse de tous ces paramètres, la taille de la prothèse est déterminée en s’aidant des abaques de face et de profil.

-          Enfin le calque pré-opératoire permet de prévoir une éventuelle greffe.

II La prothèse cotyloïdienne

Quelque soit le mode de fixation le bon positionnement de la prothèse à 45° d’inclinaison et à 10 à 20° d’antéversion est un facteur de prévention des luxations et de conflit entre le col prothètique fémoral et le rebord de la cupule (impingement des anglosaxons). Ce conflit est un facteur mécanique de descellement. De plus, il favorise la libération de particules de polyéthyléne. Il peut être évité grâce au bon positionnement des pièces prothètiques et à la vérification avant fixation définitive de la prothèse fémorale de l’absence de conflit dans les mouvements extrêmes particulièrement en extension-adduction-rotation externe.

Cotyles cimentés

- La stabilité primaire est obtenue aisément par la cimentation

- Une épaisseur de polyéthyléne minimale de 10mm est recommandée sinon le fluage en charge sollicite le ciment et le fragmente ce qui constitue un facteur mécanique de descellement et un facteur biologique par réaction aux débris de ciment.

- La stabilité secondaire est assurée par la tenue du ciment dans l’os. Schmalzried(42)  a montré qu’entre ciment et os existait une membrane fibreuse d’interposition favorisant la migration des débris d’usure. L’espace effectif articulaire (Effective joint space) fait ainsi le tour de la cupule, permet aux débris de polyéthyléne libérés par le frottement tête-cupule de venir au contact  de l’os acétabulaire et de provoquer

l’ostéolyse périprothètique à l’origine du descellement. Les nouvelles techniques de scellement sous pression limitent cet espace mais ne le suppriment pas.

Cotyles non cimentés

Ils peuvent être pourvus d’un filetage permettant de les visser. Ils peuvent, plus simplement, être de forme hémisphérique comme la cavité cotyloïdienne. Ils sont alors fixés par impaction-adaptation (« press-fit »)(9) ou par des vis(14,22).

a)La fixation primaire

- Le press-fit : Le press-fit assure un blocage circonférentiel de la cupule métallique entre les parois du cotyle osseux. Il faut fraiser le cotyle 1 ou 2 mm au dessous du diamètre de l’implant prévu. Le fraisage doit être régulier pour réaliser une cavité hémisphérique sans ovalisation. Pour assurer une repousse osseuse correcte, le fond de la cupule doit être appliqué sur les parois et l’arrière fond du cotyle.

- Le vissage : L’utilisation de vis assure une excellente stabilité. Toutefois, J.O. Galante, en 1993, a signalé une possible migration des débris d’usure le long des vis de fixation, induisant par la même une ostéolyse rapportée à 7.4% chez les sujets jeunes et donc actifs. La plupart des auteurs se sont alors tournés vers des cotyles sans trous.

Un travail multicentrique de Schmalzried, Brown, Amstutz, Engh et Harris (43)   a conclu sur 513 cotyles à une ostéolyse de 15.5% pour les cotyles sans trou, 4.5%  si le cotyle avec des trous, mais sans vis, et de 2.3% si les cotyles sont fixés avec vis.

Une étude attentive de ces publications révèle que ces ostéolyses étaient multifactorielles : usure accélérée du polyéthyléne en face de têtes de gros calibre parfois en titane dont on connaît la mauvaise tenue en frottement, épaisseur faible de polyéthyléne favorisant son fluage et la libération de débris sur la convexité de l’insert, mobilité des inserts dans le metal back…  Nos résultats avec des prothèses à épaisseur suffisante de polyéthyléne, bonne stabilité de l’insert et couple de friction correct ne montrent pas de différence significative que la cupule soit avec ou sans trous, avec ou sans vis

b) Une épaisseur suffisante de polyéthyléne

L’épaisseur importante du polyéthylène est essentielle. S’il est suffisamment épais le fluage du polyéthylène se fait dans l’épaisseur de celui ci et s’il est trop mince ce fluage retentit sur la surface externe convexe de la cupule ce qui entraîne un microfretting avec le métal back et éventuellement avec les trous du métal back(fig28.).

La norme  « marquage CE » est d’exiger une épaisseur de polyéthylène au moins égale à 6,5 mm. Nous(9)  considérons que cette épaisseur est insuffisante, elle doit être idéalement de plus de 10 mm si l’on veut éviter des phénomènes de fluage de la convexité de l’insert.

c) La fixation secondaire

            Un traitement de la surface de la cupule au contact de l’os receveur est indispensable si l’on veut obtenir une stabilité secondaire durable.

            Il existe deux grandes familles de traitement de surface :

-         les macro poreux permettent une repousse osseuse à l’intérieur des macrostructures (bone ingrowth). Ces revêtements soit madréporiques soit en fibres de titane ont l’avantages d’une excellente stabilité secondaire mais l’inconvénient majeur à nos yeux d’une très difficile extractibilité. Ils posent parfois le problème de la libération dans l’articulation des billes de chrome cobalt ou des fibres de titane.

-         Les bioactifs sont représentés essentiellement par l’hydroxyapatite. Ce phosphate tricalcique permet une adhérence osseuse rapide ( dans les semaines qui suivent l’implantation), intime, sans interposition de tissu fibreux et durable. Il s’agit d’une adhérence ( bone ongrowth) et non d’une pénétration de l’os dans l’implant. L’éventuelle ablation de l’implant s’en trouve facilitée. 

La projection de l’hydroxyapatite sur la surface de la prothèse répond à des exigences technologiques très précises maîtrisées par peu de sociétés. Juste avant la projection, la surface de l’alliage de titane est rendue rugueuse par projection de billes de corindon plus dures que le métal qui crée les microstructures. La résorption de l’hydroxyapatite survient dans un délai de quelques années mais, grâce à la rugosité du substrat sous jacent l’adhérence osseuse perdure.

II La tige fémorale 

Les contraintes qui s’appliquent sur une tige fémorale sont tout à fait différentes de celles s’exprimant au niveau cotyloïdien(37,40,45)  .

L’analyse par éléments finis des contraintes induites par une tige sans ciment dans un fémur montre que les forces de micro-décollement ou de micro-cisaillement à l’interface os - prothèse sont fonction de la qualité de l’os, du siège anatomique endo-canalaire des appuis métalliques, mais aussi des caractéristiques extra-médullaires de la tige prothétique.

Les micromouvements et les contraintes d’interface augmentent avec un allongement du col et une latéralisation fémorale. Une antéversion de 15° induit une augmentation significative de l’ordre de 35% des micro-décollements et des micro-glissements. Une position rétroversée de même amplitude modifie aussi mais dans un moindre degré les contraintes d’interface . C’est dire l’importance d’un planning préopératoire et d’une technique rigoureuse.

Prothèses cimentées

L’utilisation du ciment pour fixer une prothèse dans le fémur est bien commode. S’il est recommandé d’adapter la taille de la prothèse à celle du fémur(36), il n’est pas nécessaire d’obtenir une stabilité primaire par ajustage puisque le ciment remplit bien cet office. Les résultats à 10 à 15 ans sont corrects et c’est la raison pour laquelle certains s’interrogent sur l’intérêt de se priver de ciment. Il a cependant un certains nombre d’inconvénients.

-          Si les accidents cardio respiratoires à l’injection du ciment sont rares, ils font tout de même courir un risque de décès sur table.

-         Si l’on sait maintenant que les ostéolyses péri-prothétiques sont principalement dues aux débris de polyéthyléne, la réaction aux débris de ciment y participe , au même titre que les débris de métal.

-         Les ostéolyses étendues jusqu’en pointe de tige ne sont pas exceptionnelles, en raison de la possibilité de migration des particules tout le long de la membrane fibreuse d’interposition entre ciment et os.

-         Les techniques de cimentation de 2°, 3° voire 4° génération avec aspiration, lavages abondants, obturation du canal médullaire, seringues d’injection… rendent cette chirurgie de plus en plus complexe, longue et coûteuse.

-         Après descellement, l’ablation du ciment est difficile et laisse un os de piètre qualité.

Pour nous l’indication d’une prothèse cimentée est réservée aux cas où la qualité osseuse est si précaire que la stabilité primaire d’un implant sans ciment est compromise. Il s’agit donc d’une solution de rattrapage et non d’une option de principe.

Prothèses non cimentées

Les premières prothèses sans ciment ( Judet, Lord…) avaient des inconvénients : les plus connus étaient les douleurs de cuisse et l’inextractibilité. Les douleurs de cuisse surviennent dans deux circonstances : une instabilité ou une fixation diaphysaire préférentielle. L’ancrage sans ciment nécessite d’obtenir pour les tiges la même stabilité primaire que pour les cotyles. Le blocage de la prothèse doit être recherché dans la zone métaphysaire afin d’éviter les douleurs de cuisse induites par des appuis distaux en diaphyse.

Il faut utiliser des méthodes de compaction de l’os spongieux, par un design de râpes peu agressives voire lisses, et des implants qui se bloquent au niveau de la métaphyse fémorale en trois points. Toutefois si le spongieux est de qualité trop médiocre, il faudra abandonner le planning sans ciment au profit d’une tige cimentée. La technique opératoire doit comporter des tests de stabilité qui donnent une certitude sur la stabilité primaire dans les trois plans de l’espace : frontal, sagittal et rotatoire. Les prothèses revêtues d’hydroxyapatite qu’elles soient droites ou courbes permettent une fixation métaphyso diaphysaire lorsque le revêtement est sur toute la longueur de la prothèse et métaphysaire pure quand il est limité à la moitié supérieure. Ces dernières ont le considérable avantage à nos yeux d’être extirpables sans réaliser d’importants dégâts osseux.

Les prothèses sans ciment ont deux inconvénients : la technique opératoire nécessite un apprentissage et le prix de la prothèse est supérieur à celui des prothèses cimentées. En l’absence de ciment, il faut apprendre à adapter parfaitement la prothèse au fémur et à obtenir une stabilité primaire certaine. Lors ce que cette technique est acquise, la mise en place de la prothèse sans ciment est plus simple et plus rapide que pour une prothèse cimentée. Si les prothèses sans ciment sont plus chères que les cimentées, plusieurs travaux(2) ont conclu à un moindre coût global  pour les sans ciment : pas besoin des accessoires nécessités par les cimentation modernes, gain de temps…

Dernier avantage et non des moindres : la prévention des ostéolyses diaphysaires. Le traitement de surface hydroxyapatite circonférentiel en métaphyse s’oppose à la migration des particules de polyéthyléne car il n’y a pas de tissu fibreux entre hydroxyapatite et os. Cette absence d’ostéolyse étendue fémorale vérifiée dans toutes les séries à plus de 10 ans représente un avantage décisif.

Prothèses sur mesure

Les fémurs très remaniés soit par des causes acquises ou le plus souvent congénitales ne sont pas en règle accessibles à des interventions classiques surtout si le fémur est étroit et très antéversé. Il faut alors se tourner vers des implants sans ciment sur mesure qui seront les garants d’une bonne adaptation de l’implant et permettront de régler les problèmes de dysmorphie extra-médullaire.

III Les couples de friction

La « low friction » de Charnley est une réalité vérifiée chaque jour. Les meilleurs résultats à plus de 10 ans avec les 22,2 mmm qu’avec les 32mm ne sont plus contestés(46). Les têtes 28mm sont, pour certains un bon compromis entre les 22mm qui se luxeraient plus  et les 32mm. Un fait incontestable est que le volume de débris dépend du volume de la tête :

V = P R 2 U    V = volume de débris   R = le rayon de la tête   U= usure linéaire

Le volume de débris est proportionnel au carré du rayon. Cependant la low friction n’est pas la panacée et pour supprimer les débris d’usure du polyéthyléne, il faut remplacer le polyéthyléne.

Le métal-métal

Le couple « métal-métal » dit de deuxième génération est actuellement publié avec plus de 12 ans de recul(10). Nous n’en avons pas l’expérience. Plus de 100.000 implantations de Metasul ont été réalisées à ce jour sans problème apparent. Le comportement de ce couple de friction n’a pas montré de différence entre le modèle expérimental et les résultats « in vivo ». Ces résultats encourageants ne doivent pas faire perdre de vue que la libération à long terme de particules métalliques, particulièrement de chrome non éliminées donc stockées dans l’organisme fait courir le risque d’une toxicité locale ou générale. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes tournés vers l’alumine-alumine.

Les couples céramique-céramique

Les accidents récents survenus au cours de l’utilisation de têtes en zircone met la zircone, au moins temporairement, au second plan. L’alumine est très largement utilisée. L’avantage du couple alumine-alumine est de ne présenter qu’une usure minime (Prudhommeaux). (35)   Le deuxième avantage est que les très faibles quantités de débris d’alumine sont bien tolérées par l’organisme. L’inconvénient des céramiques est qu’il existe des risques réels de fracture des implants.  Sans vouloir rentrer dans un débat trop technique, un certain nombre de critères sont fondamentaux afin de garantir une solidité de la céramique 

-         Pureté des poudres utilisées.

-         Densité aussi proche que possible de la densité théorique.

-         Taille des grains inférieure à 0.6 µm.

-         Compaction en pression isostatique (sup à 1000 bars).

-         Porosité la plus réduite possible, elle est fonction de la taille des grains et du procédé de fabrication.

-         Contrôles rigoureux d’usinage en recherchant des défauts de sphéricité et des microruptures qui élimineront la céramique du circuit.

-         Test de résistance à 100%...

C’est dire que la qualité d’un implant en céramique dépend intimement du soin extrême apporté à la fabrication et au contrôle de tous les maillons de la chaîne jusqu’à l’intervention. Les implants en céramique modernes comportent un risque de rupture très faible de l’ordre de 1/10 000 à 1/100 000 selon les statistiques (Cameron) (5)  . Les avantages sont plus importants que les inconvénients. Ce risque très faible de rupture est conditionné par une utilisation adéquate des implants par le chirurgien. Il faut manipuler les têtes et les inserts avec précautions, éviter de les frapper lors de leur mise en place. Le risque de fracture augmente en cas de malpositions : verticalisation du cotyle, antéversion excessive, conflit entre le rebord de la cupule et le col, instabilité …  Ce couple doit être réservé à des opérateurs confirmés avec une courbe d’apprentissage virtuelle ; la sélection des patients se doit draconienne afin d’éviter des impacts en décoaptation, l’utilisation chez des patients obèses doit être évaluée avec soin.

IV Le choix final de la prothèse

1) Prothèse cimentée au niveau fémoral  et cotyle sans ciment dite hybride

Pour nous l’indication d’une prothèse fémorale cimentée naît des contre-indications des prothèses sans ciment : corticales fémorales fines avec difficulté d’obtenir une stabilité primaire sans ciment. La tige est une tige droite en inox(fig. 29) .

       
       

Un fémur en tuyau de poêle dont l’indice de Noble est inférieur à 2.7 est plus confortablement opéré avec une tige cimentée, une prothèse sans ciment ne pouvant dans ce cas de figure que trouver des appuis diaphysaires avec un risque de descente de la tige et donc de douleurs de cuisse .

2)      Les prothèses sans ciment

Si la qualité du spongieux et des corticales est correcte, trois types de prothèses peuvent être posés en fonction de la planification pré-opératoire en se basant essentiellement sur l’étude extra-médullaire et l’indice de Noble.

Tige droite.

Si l’angle cervico-diaphysaire est normal ou en valgus et/ou indice de Noble compris entre 3 et 5, une tige droite peut être utilisée(fig.30).

Figure 30 : Tige droite sans ciment      

Tige anatomique.

En cas de col en varus ou à tendance varisante, indice de Noble >5, on peut préférer une tige anatomique avec une hélitorsion marquée car ces hanches ont des morphotypes cotyloidiens retroversés( fig. 31 et 32). La tige doit être très bien centrée dans le fémur, posée en axial strict, l’antéversion étant donnée par l’hélitorsion de la prothèse ; ces prothèses sont bien entendu « droite / gauche ».

       
       

 

       

Tige modulaire

On peut aussi utiliser des prothèses modulaires qui permettent d’adapter la forme de la prothèse à la forme du fémur (fig. 33).

     

3°  Les prothèses sur mesure

Le coût d’un tel implant interdit la pose chez tout un chacun. Il est illogique chez un patient trop âgé, trop peu demandeur d’activité ou à faible espérance de vie. En ce qui concerne les dysmorphies fémorales, le choix d’une prothèse sur mesure n’est plus contesté(fig.34).

Figure 34 : Dysmorphie fémorale proximale après ostéotomie. Mise en place dune PTH sur mesure
 

CONCLUSION

Les améliorations constantes de la fiabilité des prothèses de hanche et la qualité de vie qu’elles procurent aux patients marginalisent de plus en plus les ostéotomies « autour de la hanche ».

Le contexte juridique n’est pas non plus favorable au développement de techniques conservatrices qui sont toutes grevées d’une morbidité plus importante que les PTH. Elles ne survivent réellement que de la correction des dysplasies fémorales et cotyloïdiennes de bas grade.

La réglementation en vigueur, l’homologation des prothèses puis le marquage CE, la matériovigilance contribuent à garantir au patient la qualité des prothèses. Un suivi clinique de meilleure qualité des implants grâce à un Registre français des PTH  contribuerait à terme à prouver de façon rationnelle et incontestable quelles seront les options à prendre ou à conserver dans l’avenir. Cela permettrait à la communauté orthopédique française de maîtriser  la connaissance et d’éviter de se voir imposer des standards par une Administration très sensibilisée aux économies à court terme mais peu consciente des enjeux à long terme.  

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